NOTES

 

Une fois de plus, c'est Pierron qui a signalé à Hugo une formule remarquable et qu'il prend plaisir à traduire parfaitement alors que Pierron la dit intraduisible. Mais elle ne se trouve pas dans Eschyle. « Jamais, dit Apollon dans Les Euménides, de mon trône fatidique, une parole n'est tombée pour un homme, pour une femme, pour une ville, que ne m'ait inspirée Jupiter même, le père des dieux. » Et Pierron annote: « Les poëtes anciens ont souvent représenté Apollon comme l'interprête favori de la pensée de Jupiter. Je rappellerai seulement le passage de l'Enéide où la reine des Harpies recommande aux Troyens de graver dans leur esprit ses paroles:

Quae Phoebo pater omnipotens, mihi Phoebus Apollo

Praedixit, vobis Furiarium ego maxima pando.

Un des poëtes de l'Anthologie nomme Apollon ζηωοφρων, mot littéralement intraduisible pour nous, et que rendrait imparfaitement même l'expression latine mentis Jovi conscius [partageant l'esprit de Jupiter]. » (ouvrage cité, p. 318-319.)